Au moment de la distribution du repas, hier, vendredi 2 novembre à midi, un détenu s'est jeté sur un surveillant, avant d'être maîtrisé par d'autres agents. Une agression qui fait suite à d'autres incidents graves à la maison d'arrêt de Caen.
Le matin de l'agression, ce vendredi 2 novembre, un surveillant fouille la cellule d'un détenu placé en quartier disciplinaire. Il y découvre de la résine de cannabis et la fait saisir. Quelques heures plus tard, au moment de distribuer les plateaux repas, le détenu se jette sur lui à son entrée dans la cellule, en guise de représailles. Rapidement secouru par ses collègues, l'agent pénitencier s'en sort sans blessure. Il a néanmoins décidé de porter plainte.
Car les surveillants s'inquiètent de la recrudescence de violences à la maison d'arrêt de Caen. Cette dernière a pour fonction d'enfermer les personnes en détention provisoire, dans l'attente de leur procès, ainsi que les individus condamnés à des peines inférieures à 2 ans, et les détenus qui doivent être affectés dans une autre prison. Une mission différente de celle des centres pénitentiaires. Avec pour corollaire des actes de violences traditionnellement moins fréquents que dans les autres prisons.
Détenus trop nombreux et peines allongées
Néanmoins, le détenu en cause dans l'agression d'hier, vendredi 2 novembre, serait en fait incarcéré depuis 2015 dans la maison d'arrêt de Caen, d'après le délégué syndical que nous avons interrogé. Une peine longue que les maisons d'arrêt n'ont pas vocation à accueillir.
"Il y a de plus en plus d'incidents", estime Joseph Rousseaux, délégué Force Ouvrière pour le grand Ouest et par ailleurs en poste à la maison d'arrêt de Caen. "En une semaine, nous avons eu au moins 4 incidents: avant l'agression d'hier, il y a eu des bousculades, et surtout un détenu a reçu un coup de lame dans le cou le week-end dernier. Il s'en est sorti mais cela aurait pu être grave."
Trafic de drogue
D'après cet agent, la surpopulation explique en partie que les violences se multiplient. "On compte 370 détenus pour 260 places théoriques".
"Il y a aussi le trafic de drogue qui se développe", précise Joseph Rousseaux. D'après lui, les derniers incidents signalent qu'un "caïd", parmi les détenus, "est en train de se mettre en place". Pour installer son trafic.